La musique souvent me prend comme une mer !
Vers ma pâle étoile,
Sous un plafond de brume ou dans un vaste éther,
Je mets à la voile;
La poitrine en avant et les poumons gonflés
Comme de la toile
J'escalade le dos des flots amoncelés
Que la nuit me voile;
Je sens vibrer en moi toutes les passions
D'un vaisseau qui souffre;
Le bon vent, la tempête et ses convulsions
Sur l'immense gouffre
Me bercent. D'autres fois, calme plat,
grand miroir
De mon désespoir ?
- BEAUDELAIRE
- TOUS DROITS RÉSERVÉS-
- TRADUIT PAR LE POÈTE FRANÇAIS,
- PROSPER MÉRIMÉE (1803-1870)
- 14 AVRIL 1852
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